Page:Vadé - Œuvres de Vadé, précédées d'une notice sur la vie et les oeuvres de Vadé - 1875.djvu/30

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« N’arrivont-ils pas assez tôt ?
« Jarni ! Si je prends mon sabot,
« Je vous en torcherai la gueule !
« Puis-je gagner assez moi seule
« Pour nourrir quatre chiens d’enfants
« Qui mangeont comme des satans ?
« Et ma fille qu’est à nourrice !
« La pauvre enfant ! Dieu la bénisse,
« Un jour alle aura ben du mal !
« Tu nous réduit à l’hôpital.
« Jérôme, lâche-moi, j’enrage.
« Ah ! Tu vas voir un beau ménage,
« Vas, sac à vin ; crève, maudit !

À peine eut-elle ceci dit,
Qu’on vit renforcer l’ambassade
D’un duo femelle et maussade.
Jérôme voyant sa moitié,
Rit à l’envers, frappe du pié ;
La Tulipe avisant la sienne
Montée en belle et bonne chienne.
Eût mieux aimé voir un serpent.
Ou le beau-fils[1] qui rompt et pend
Ceux qui point dans leur lit ne meurent.
Enfin tous interdits, demeurent
Dans un silence furieux :
L’une écrase l’autre des yeux ;
Mais la grosse et rouge Nicole
Recouvrant enfin la parole,

  1. Le Bourreau