Page:Vadé - Œuvres de Vadé, précédées d'une notice sur la vie et les oeuvres de Vadé - 1875.djvu/319

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Tonton.

Ah ! oui, all’y a été avec ma mère, dà.

Marie-Jeanne.

T’es ben heureuse.

La Ramée.

Hé ! ben, contez-nous ça.

Toupet.

J’en sérai fort aise.

Sansregret.

Écoutons… parce que pour peu que quelqu’un qui cause, quand on parle…

La Ramée.

Allons, laisse-la donc dire.

Javotte.
Air : Drès l’matin.

 
Vantez qu’j’avons vu la Reine,
L’Dauphin et Mesm’zell’ses sœurs,
All’zont tout comm’la Dauphaine,
Un air d’esprit et d’douceur ;
Quand on l’za regardé, y sembe
Qu’gn’a plus rien dans l’monde à voir ;
Ils étiont dans un’longu’chambe
Qu’est comme un’rue en miroir :
Et puis l’Roi, note bon maître,
Les couvait si bien d’ses yeux,
Que j’nous mourions d’envi’d’être
Ses enfans aussi ben qu’eux.

La Ramée.

Je l’sommes tertous, Man’zelle ; s’il nous fait pas aussi riches que ceux qui l’y sont un p’tit brin d’plus prés qu’nous ses enfants, ç’nest pas manque d’bonne volonté ; un père qui a tout un grand royaume pour famille fait ç’qui peut.