Page:Vadé - Œuvres de Vadé, précédées d'une notice sur la vie et les oeuvres de Vadé - 1875.djvu/348

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Sophie.

Air:Bouchez, Noyades, vos fontaines.

Puisque vous permettez, madame.
Que je vous dévoile mon âme,
Plaisantin ne me déplaît pas ;
Mais au fond Léandre m’engage :
L’un me fait rire, mais hélas !
J’estime l’autre davantage.

Ce dernier a contre lui à la vérité un esprit de défiance et d’inquiétude qui m’excède quelquefois.

Céphise.

Je vous reconnais bien à ce discernement, il fait honneur à votre éducation,

Sophie.

Air : Dans un cœur paternel.

Avec sincérité,
S’exprime Léandre ;
Mais il joint à l’air tendre,
Trop de timidité.

Céphise.

L’autre soutient un rôle,
Que fuit un noble feu ;
Lorsque l’on est si drôle,
On aime peu.

Sophie.

Oui, mais quelquefois on divertit.

Céphise.

Que dites-vous là, ma fille ? ah ! j’en appelle à votre goût.

Air : Dans un songe flatteur.

C’est au seul sentiment
Que l’on peut connaître un amant :
Lui seul doit décider ;
Ah ! qu’il est doux de céder,