Page:Vadé - Œuvres de Vadé, précédées d'une notice sur la vie et les oeuvres de Vadé - 1875.djvu/393

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Scène IV

LA MARQUISE, seule

Si l’homme le plus fait pour aimer la vertu,
Par quelque ridicule est encor combattu,
De celui de mon fils justement je murmure ;
Il paye un peu trop cher tribut à la Nature.
Cependant je l’excuse ; il cherche un cœur sans art,
Qui ne connaisse en rien ni l’apprêt ni le fard,
Qui, simple dans ses mœurs, et fait pour la tendresse,
Sache traiter l’amour avec délicatesse.
Ce désir le transporte ; et pour faire un tel choix
Il croit qu’il faut aller bien plus loin qu’autrefois
Je le croirais aussi, sans l’aimable Julie,
Qui paraît être faite au gré de son envie…
Mais la voici… Tâchons de la déterminer
Au projet que tantôt…


Scène V

LA MARQUISE, JULIE.
Julie

Au projet que tantôt… J’ai beau m’examiner,
Je n’aurai jamais l’air d’une Canadienne.

La marquise

Si, ma chère ; de vous il faut que je l’obtienne…
Vos habits sont tout prêts pour ce déguisement.
Vous vous méconnaîtrez vous-même assurément.