Page:Vadé - Œuvres de Vadé, précédées d'une notice sur la vie et les oeuvres de Vadé - 1875.djvu/422

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Le chevalier

Oh ! Si je l’entendais il serait naturel
De croire à son mérite…

La marquise

De croire à son mérite… Il faut bien, pour l’entendre,
Qu’elle apprenne à parler français.

Le chevalier

Qu’elle apprenne à parler français. Elle ! L’apprendre !
Apprendre le français ! Non, Madame, jamais.

La marquise

Vous le lui montrerez.

Le chevalier

Vous le lui montrerez. Pour faire des progrès,
De ce genre surtout, il faut que l’écolière
Commence par sentir que l’on cherche à lui plaire,
Qu’un souris marque au moins sa bonne volonté :
Mais, pour l’amener là, je suis trop détesté.

La marquise

Quel garant, quelle preuve avez-vous de sa haine ?

Le chevalier

Le plaisir qu’elle a pris à jouir de ma peine.
Je tombe à ses genoux ; mes feux passionnés
N’exigent qu’un regard. Non ; on me rit au nez.

Frontin

 
Cela n’est pas poli, je crois.

La marquise

Cela n’est pas poli, je crois. Allez, sa flamme
Peut-être avec le temps pourra naître…

Le chevalier, l’interrompant.

Peut-être avec le temps pourra naître… Madame,
Quand revient donc Julie ?