Page:Vadé - Œuvres de Vadé, précédées d'une notice sur la vie et les oeuvres de Vadé - 1875.djvu/424

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Le chevalier, revenu de sa confusion.

C’est le diable ! Zinca, tenez-moi lieu de tout.
Oui, faites que j’oublie, en vous voyant si belle,
Un objet qui, depuis son absence cruelle,
A laissé dans mon cœur de quoi vous balancer.
Hélas ! Par vos dédains vous m’y faites penser.
Ô ma chère Julie ! En vain je vous appelle.

(Zinca le regarde tendrement, et semble être prête à se faire connaître.)
Le chevalier, transporté.

Quel regard ! Non, Zinca, je vous serai fidèle :
Je n’aimerai que vous : je vous en fait serment.
Ah ! J’ai nommé Julie involontairement.

(Zinca le regarde avec indignation, et se retourne avec colère.)
Le chevalier

Mais quel air courroucé ! Vous évitez ma vue !
Julie, en m’écoutant, serait peut-être émue.
Quoi ! Lorsque je suis prêt à la sacrifier…
Quel sacrifice, ô ciel !

Lisette

Quel sacrifice, ô ciel ! C’est trop l’humilier.

Frontin

Parbleu, Mademoiselle, on a beau savoir plaire ;
On ne plaît qu’à demi, sans un bon caractère.

Le chevalier, passionnément.

Regardez-moi du moins.

(Zinca passe avec précipitation du côté de Lisette.)
Le chevalier

Regardez-moi du moins. Ingrate, c’en est fait.
Oui, je renonce à vous.

Frontin

 
Oui, je renonce à vous. Bon ! voilà parler net.