Page:Vadé - Œuvres de Vadé, précédées d'une notice sur la vie et les oeuvres de Vadé - 1875.djvu/51

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C’était un rideau de fenêtre.
« — Tu laisseras ça là, peut-être.
Dit Françoise, ou ben j’allons voir.
Nicole qui le veut avoir
Aussi bien que ses deux compagnes.
Dit : « — Tu le vois et tu le magnes ;
« Mais v’la qu’est ben, restes-en là…
« — Qui toi ! Chaudière à cervela !
« S’te vieille allumette sans soufre !
« Monguieu ! V’la qu’alle ouvre son gouffre !
« Prenez garde, ail va m’avaler…
« — Vas, tu fais ben de reculer,
« Dit Margot, contre ton chien d’homme,
« Car sans ça, tien, tu verrais comme
« J’équiperions ton cuir bouilli !
« Cadavre à moitié démoli !
« Vas, poivrière de saint Côme,
« Je me fiche de ton Jérôme.
Alors sautant sur le rideau,
Elle en arrache un grand lambeau.
Françoise, de son côté tire,
Et tire tant qu’elle déchire
Même portion que Margot ;
Nicole eut le troisième lot,
Non sans vouloir faire le diable ;
Mais Jean-Louis d’un air affable,
Voulant apaiser le débat,
Leur dit : « — Saqueurgué, queu sabbat !
« Tiens, femme, agonise ta goule !
« Crois-moi, milguieux, si t’étais seule,