Page:Vadé - Œuvres de Vadé, précédées d'une notice sur la vie et les oeuvres de Vadé - 1875.djvu/55

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« — Non, foi d’femme, euverté !
« Vas, j’te connais, t’a du ménage,
« Et c’est s’qu’il faut pour l’mariage.
« Dame ! quand t’auras des enfans,
« Pour qu’ils soyont honnêtes gens,
« Devant eux faudra pas se battre,
« Jurer ni boire comme quatre,
« Ni riboter aveuq s’t’ici
« Pour faire enrager ton mari,
« Tu m’entends ben, pas vrai ?… — Sans doute,
« Dit Manon, et si j’vous écoute,
« Ma foi, c’est qu’je l’veux ben,
« Avec vos beaux sermons d’chien,
« Semble-t’-y pas qu’on vous ressemble ?
« Allez, quand on za peur on tremble…
« — Quoi ! dit la tante, cul crotté,
« T’as ben d’la glorieuseté !
« Tu n’es qu’une petite gueuse !
« Ta mère était une voleuse !
« Et ton père un croc… — Parle donc,
« Dit Margot, diable de guenon !
« Défunts mon cousin, ma cousine
« Étions près d’toi d’la farine,
« Creuset à malédiction !
« T’as donc l’enfer en pension
« Dans ta chienne d’âme pourie ?
« Vieille anguille de la voirie !
« Guenipe… — Moi, guenipe ! Moi !
« Margot ! Mon p’tit cœur ! Bon pour toi !
« Guenipe est le nom qu’on te garde,
« J’n’avons point de fille bâtarde ;