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de réglementations qui, si terribles qu’elles soient parfois, sont artificielles, créées par les hommes et modifiables par eux à leur gré ; concevoir l’ordonnance de la vie générale selon les nécessités méthodiques de l’intérêt général, qui se confond exactement en cette région de l’harmonie collective, avec la raison et la justice.

Le progrès social conçu dans cette clarté simple et mesurée apparaît comme possible, réalisable, et même s’il est encore éloigné, on peut dire qu’il est proche : il est de ce monde. Tout esprit sain peut s’en emparer d’avance, et il n’y a plus outrecuidance à employer le grand mot de vérité et à prétendre qu’on la détient, dès lors qu’on la dessine dans ces limites effectives et raisonnables. Et cela suffit à bouleverser de fond en comble l’ordre existant. Le « sait-on jamais ! », si honorable, si grave, lorsqu’il s’applique à l’énigme de Dieu ou aux rapports ensevelis du monde extérieur et du monde psychique, est ridicule devant les injonctions du bon sens comme devant les