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elle-même à travers le désordre. Dans cette confusion, si désespérément longue, des cris et des méditations, la vérité a fini par s’harmoniser ; la netteté de l’évidence a brillé peu à peu ; des ressemblances ont fait bloc ; l’ensemble a commencé à s’assembler. Les premières révolutions étaient des sursauts de souffrance, d’exaspération, aveugles et sauvages, le mal pour le mal, des coups de talion éperdus. La pensée est venue ordonner et agrandir les autres.

Pourtant, la Révolution Française n’a pas été, elle non plus, jusqu’aux causes et, pour cela, elle a avorté. Elle n’a fait que rendre plus vagues des antagonismes fondamentaux ; elle a effacé plus de mots que de choses. On n’a brisé que le haut de l’idole : elle n’a plus de tête, elle n’a plus son nom impérial et royal ; elle reste implantée dans la vie. Informe, elle n’en est que pire — et tout a continué comme par le passé, sous des ruines théâtrales.