Page:Vallès - L’Insurgé.djvu/214

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de vous tenir dans un coin, et de causer… en camarades. Tout à l’heure, quand ce sera fini ici, venez chez moi. C’est entendu, n’est-ce pas ?

Il me glisse son adresse, me congédie d’un signe amical, et demande si les hommes de La Villette sont là.


Sitôt la séance levée, j’ai couru chez lui.

Il loge chez un ancien transporté du Coup d’État, près duquel il s’est caché après l’échauffourée de La Villette.

Au moment où j’arrive, il tient un crayon à la main et s’occupe à rédiger une proclamation qu’il me lit.

C’est une trêve signée, au nom de la Patrie, entre lui et le Gouvernement de la Défense.

Je relève le nez.


— Vous trouvez que j’ai tort ?

— Dans un mois, vous serez à couteaux tirés !

— Alors, c’est qu’ils l’auront voulu !

— Au moins, soulignez d’une phrase à accent votre déclaration tranquille.

— Peut-être bien… Que mettre, voyons ?

J’ai pris une plume, et ajouté : « Il faut dès aujourd’hui sonner le tocsin ! »

— Oui, c’est une fin.

Mais il s’est ravisé, et se grattant la tête :

— Ce n’est pas assez simple.