Page:Vallès - L’Insurgé.djvu/234

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— Nous sommes ici une centaine, représentant cent bataillons. Sur cette centaine, il y en a huit au plus pour Gambetta et Ferry. Si les quatre-vingt-douze autres disaient à ces huit et à ces deux : « Vous êtes nos prisonniers » ?

L’idée a mordu. Il va y avoir du nouveau dans une heure !

Mais on a deviné sur nos lèvres et dans nos yeux ce que nous complotons.

Vont-ils prendre les devants, appeler les compagnies de garde et nous faire cerner et désarmer ?

Non ; ils ne sont même pas sûrs de ceux qu’ils ont chargé de les défendre !

Il faut pourtant parer au danger.

Qui les sauvera ?


Deux hommes : Germain Casse qui fait le farouche, mais a un pied dans leur camp, et Vabre qui a toujours été avec eux !

Ils se sont écartés un moment, pour reparaître une minute après, échevelés et haletants.

— Aux remparts ! aux remparts !!

On accourt.

— Aux remparts ! L’ennemi vient de percer les lignes. Les bastions sont pris !

Personne ne pense plus à la conjuration, ou si quelques-uns y pensent encore, ils sentent bien que cette manœuvre les tue !