Page:Vallès - L’Insurgé.djvu/251

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Est-ce vrai ?…

— En tout cas, debout, camarades ! Il faut aller au-devant de ce bataillon-là.

— Nous avons faim ! nous avons soif !

— Vous mangerez et boirez dans Paris.


Mais ils prétendent énergiquement qu’ils auront plus de cœur au ventre s’ils mettent quelque chose dans ce ventre-là.

— Allons ! défoncez les tonneaux de la cave ! Tonneaux de harengs et tonneaux de vin… un hareng et un verre par homme !

Et sac au dos ! Je vais reprendre mon sabre et lâcher mon écharpe. Qui la veut ?


— Non, non ! vous ne sortirez pas !

Et l’on s’oppose sournoisement et traîtreusement à mon départ.

Les commandants qui, depuis deux mois, ont tenu ouvertement ou secrètement pour l’ex-maire, et qui me haïssent à cause de ma popularité dans le club, se sont enhardis en apprenant le retour offensif des bourgeois. Et leurs émissaires sèment la révolte dans les groupes qui ont eu le demi-canon et le gendarme.

— Maintenant qu’il a amené le désordre, il s’en va ! Ne le laissez pas filer. C’est vous qu’on arrêtera et qu’on rendra responsables. Savez-vous d’ailleurs où il vous conduit, et ce qui vous attend ?… Il s’est emparé de la mairie ; qu’il en reste le prisonnier !