Page:Vallès - L’Insurgé.djvu/266

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Il n’est pas, cette fois, question de leur tête, je le sais, et pas même de leur liberté. Qui donc oserait, s’il a du cœur, les condamner ?

Les condamner !… parce que voyant le navire courir à l’écueil, ils ont sauté vers le capitaine et lui ont crié :

— La France sombre ! Tirez le canon d’alarme !

Les condamner !!… Pourquoi pas les souffleter avec le chapeau à barbe de Trochu, ou les larder avec l’épée de Bazaine ?


Ce n’est pas tout. Le sergent de service aura de l’ouvrage cette semaine, et le commissaire de la République n’a qu’à préparer des réquisitoires.

Ils vont juger encore un morceau de papier. Cela s’appelait l’Affiche rouge — collée sur les murs au moment où le pain manquait et où pleuvaient les bombes.


Quelles transes elle nous a données, cette affiche… à Vaillant, à Leverdays, à Tridon et à moi !

La Corderie, dans sa séance du 5 janvier, nous avait désignés pour servir d’interprètes à la pensée commune.

Il fut convenu que nous apporterions le lendemain, avant dix heures, une proclamation qui, si elle était admise par l’assemblée, devait avoir l’honneur d’être placardée, la nuit suivante, dans tous les faubourgs de Paris.