Page:Vallès - L’Insurgé.djvu/286

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nous sommes ici par la volonté des gens de rien, et nous n’en sortirons que par la force des mitrailleuses.

— Alors, c’est votre dernier mot ?

— Vous pouvez consulter les autres, si ça vous plaît ! Mais je ne vous répète là que ce que nous avons dit cette nuit… tous en bloc !


Au même moment, un peloton d’hommes sans armes est entré : quelques-uns bâillant, tout ébouriffés ; d’autres agitant des paperasses l’œil allumé, tapant sur les feuillets, comparant les pages.

C’était le noyau du Comité qui venait de recevoir des nouvelles, et de décider la réponse aux députés.


— La paix ou la guerre ?… a demandé Bonvalet.

— Cela dépend de vous. Ce sera la paix si vous n’êtes pas des entêtés et des orgueilleux, si les représentants du peuple acceptent qu’on en appelle au peuple. Nous consentons à rester dans les souliers de votre tradition, mais ne barguignez pas, ne biaisez pas et ne trahissez pas ! — vous avez l’air de ne faire que ça !… Et maintenant, mon gros, laissez-nous tranquilles ; nous avons à fouiller nos poches. Il faut un million pour nos 300,000 fédérés… j’ai dix francs !


— Eh bien, il n’y a qu’à défoncer les caisses !