Page:Vallès - L’Insurgé.djvu/338

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J’ai couru à l’Hôtel-de-Ville.

— Gambon, mets le cachet là-dessus.

— Bonne idée ! ils te connaissent tous, là-haut, autour de la Sorbonne. Seulement, tu es mal avec Régère, je crois ? Enfin, voilà ton papier… Et maintenant, embrasse-moi ! On ne sait pas ce qui peut arriver !

Il m’a embrassé, en paraphant, comme membre du Comité de Salut Public, ma commission d’envoyé pour présider à la direction de la défense au Panthéon.


Je ne suis guère fort en stratégie. Comment fortifie-t-on un quartier ? Comment met-on des pièces en batterie ?

Est-ce que ça sait quelque chose, un éduqué ?

En passant devant le collège Sainte-Barbe, puis Louis-le-Grand, je leur ai montré le poing — écolier aux moustaches grisonnantes qui en veut à ces casernes de ne lui avoir rien appris qui puisse lui servir maintenant contre la troupe !


Régère était de la majorité, et un des enragés. On se dit bonjour tout de même. Mais il veut garder le commandement… tout le commandement !

Allons ! Jacques, fourre la paperasse dans ta poche ; n’invoque que ton passé de Bibliothèque et d’Odéon, des semaines de dèche et de prison, auprès des vieux copains.