Page:Vallès - L’Insurgé.djvu/351

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rôle, et mon devoir. Cœur et cervelle, tout cela s’emplit des souvenirs du pays, et je vois, comme si elle venait d’entrer là, une femme en robe de veuve, en bonnet de tulle blanc. Ses grands yeux noirs me fixent comme ceux d’une folle, et ses mains sèches et jaunies se lèvent avec un geste d’indicible douleur !


Une décharge !

Deux ou trois fédérés passent devant la vitre, en courant, et lâchent leur chassepot qui tombe sur le pavé.

— Regardez !… ils s’enfuient !

— Ils s’enfuient ! Mais moi, je n’ai pas le droit de m’enfuir ! Laissez-moi, je vous prie !… J’ai besoin de penser tout seul.

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

C’est tout pensé ! Je reste avec ceux qui fusillent — et qui seront fusillés !


Que disaient-elles donc, ces éperdues ? « que tout allait périr » ? On a bien livré deux ou trois bâtisses au pétrole. Et après ?

Voyons ! Au collège, tous les livres traitant de Rome glorieuse ou de Sparte invincible sont pleins d’incendies, il me semble ! — d’incendies salués comme des aurores par les généraux triomphants, ou allumés par des assiégés que se chargeait de saluer l’Histoire. Mes dernières narrations étaient