Page:Vallès - L’Insurgé.djvu/45

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ser tranquillement, sans être importuné, pendant ses vingt-quatre heures de vacances.

Ah ! tant pis !


Comme mes jambes flageolent en montant l’escalier !

Je sonne.

— M. de Villemessant ?

— Il n’y est pas. Monsieur est parti depuis une semaine pour la campagne et ne reviendra que dans quinze jours.

Absent !… Mais alors je suis perdu !


La bonne a dû lire mon désespoir sur ma figure.

Elle voit, d’ailleurs, le bout de mon manuscrit roulé, crispé, qui a l’air de se tordre de douleur au fond de ma poche.

Elle ne ferme pas la porte, et se décide enfin à me dire qu’à défaut de Villemessant son gendre est à la maison, que si je veux donner mon nom elle le fera passer, et, que même, elle remettra ce que j’apporte.

En disant cela, elle désigne du coin de l’œil l’article, qui ressemble à un hérisson, avec ses épingles de raccord. Je le sors, et le lui fais prendre par le ventre, pour qu’elle ne se pique pas. Elle rit, d’un air compatissant, et part — en le tenant à bras tendu.

On me laisse seul pendant un quart d’heure, au moins. Enfin la porte s’ouvre :