Page:Vallès - Le Bachelier.djvu/216

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« Je te dis qu’il ne pourra pas entrer, dit la femme. »

Est-ce qu’ils veulent me mettre dans une malle ?…

Non, c’est bien d’une chambre qu’il s’agit.

On m’y conduit. J’entre.

« Tenez-vous courbé. Tenez-vous donc courbé, je vous dis ! »

Ah ! quel coup ! — Je ne me suis pas courbé à temps, mon crâne a cogné contre le plafond ; ça a fait clac comme si on cassait un œuf.

Le propriétaire instinctivement et doucement me frotte la place comme on fait rouler une pilule sous le bout du doigt.

« La hauteur, dit-il, en retirant son doigt de dessus ma tête qu’il paraît avoir assez caressée pour son plaisir, la hauteur, c’est entendu… Je sais qu’il faut se courber, vous le savez aussi maintenant, mais c’est de la longueur qu’il s’agit… Voulez-vous vous mettre dans le coin de l’escalier ? Nous avons plus court de mesurer, ôtez votre chapeau ! »

Il me mesure.

« Je le disais bien ! Vous avez encore deux pouces de marge. »

Deux pouces de marge ! Mais c’est énorme ! Avec deux pouces de marge, je serai comme un sybarite. Il ne faudra pas laisser pousser mes ongles, par exemple !


Il y a de la bonhomie et une grande puissance de fascination chez cet homme, qui n’est pourtant qu’un