Page:Van Hasselt - Les Quatre Incarnations du Christ, 1867.djvu/100

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La guerre va faucher vos citadelles blanches.
Les coursiers des chrétiens vont effeuiller les branches
Pour pilotes Des cèdres du Liban.

Montez sur vos créneaux ! montez sur vos murailles !
Le Nil va se rougir du sang des funérailles.
Les glaives de Damas vont s’user dans vos mains.
La tour de votre orgueil va crouler sur les dalles,
Et le prêtre du Christ imprimer ses sandales
Pour pilotes Dans tous vos grands chemins.

Malheur ! malheur ! malheur ! Sur les montagnes grises
Le vautour du Carmel, ouvrant son aile aux brises,
De son œil plein d’éclairs regarde l’occident.
Le chacal de Pétra hurle et bondit de joie,
Et le lion de Ziph attend venir sa proie
Pour pilotes Et s’aiguise la dent.

Malheur ! malheur ! malheur ! Dans la terre où nous sommes,
Les sépulcres seront trop étroits pour les hommes.
Le cheval du désert mâche, en tremblant, son mors.
Sidon gémit, penché sur la vague profonde,
Et le Cédron s’apprête à rouler dans son onde
Pour pilotes Les vivants et les morts.

Allons, émirs du Roum, ceignez vos cimeterres !
Vizirs d’Alep, sortez de vos tours solitaires !