Page:Van Hasselt - Les Quatre Incarnations du Christ, 1867.djvu/52

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Le soir, il descendit de la montagne et prit,
Avec ses compagnons, ses frères en esprit,
Le sentier qui conduit au lac de Galilée.
La foule cependant ne s’est point écoulée.
Infirmes, possédés, malades et lépreux
Attendent que la main du Christ s’ouvre sur eux.
Il dit : « Marche ! » à l’infirme étendu sur la pierre,
Des aveugles obscurs il rouvre la paupière,
Chasse des possédés le démon, en passant,
Et corrige la chair des lépreux et leur sang.
Puis, ayant à chacun, comme dit le prophète,
Pris le mal dont il souffre, et sa tâche étant faite,
Il veut, se dirigeant vers le rivage amer,
Gagner avec les siens l’autre bord de la mer,
Il entre dans la barque et s’assied. Les apôtres
Y montent lentement les uns après les autres,
Pendant que Pierre, ayant disposé les agrès,
Ouvre la voile au vent qui souffle doux et frais.
Et la nef prend le large et la brise l’emmène.
Or le Christ, fatigué selon la force humaine,
S’endort. — Bientôt la mer commence à s’agiter,
La tempête à bruire et les flots à monter.
Leur tumulte fiévreux à chaque instant augmente.
Le fouet de l’ouragan les bat et les tourmente.
Le lac semble mugir de l’un à l’autre bout,