Page:Vanloo, Leterrier et Tréfeu, Le Voyage dans la Lune, 1877.djvu/51

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MICROSCOPE.

Oh ! les légumes… il ne reste qu’un sac de haricots secs.

VLAN.

Eh bien, nous mangerons des fruits.

MICROSCOPE.

Oh ! les fruits, il ne faut pas y compter.

VLAN.

Comment ? Les oranges ?

MICROSCOPE.

Mangées !

VLAN.

Les prunes ?

MICROSCOPE.

Mangées également… nous n’avons plus que des pommes.

VLAN.

Eh bien ! nous voilà gentils !… c’est la famine… Nous n’avons qu’à nous dévorer les uns les autres… on commencera par toi.

MICROSCOPE.

Ah ! permettez…

CAPRICE, qui a regardé pendant ce temps autour de lui.

Mais, papa, ça n’a pas l’air si désolé que tu le disais, ici… nous sommes dans une ville.

VLAN.

Une ville !… impossible ! La lune n’est pas habitée. Et cela pour une raison bien simple, c’est qu’elle est totalement dénuée d’atmosphère. La science a décidé et quand je vous dis qu’il n’y a pas d’habitants dans la lune, c’est qu’il ne peut pas y en avoir !

Pendant ce temps Cosmos, Cactus et les Sélénites sont revenus peu à peu et les entourent en les contemplant avec curiosité. — Musique de scène comique.
CAPRICE, les apercevant.

Ah !

MICROSCOPE, même jeu.

Oh !

VLAN.

Quoi ? (Apercevant les Sélénites.) Il y en a !

Moment de silence pendant lequel les habitants de la lune examinent avec méfiance les habitants de la terre et réciproquement.