Page:Vanloo, Sur le plateau.djvu/139

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l’instant d’avant, il venait d’acquérir la preuve de son infortune conjugale. Alors, au lieu d’exercer son ministère, il se mettait à interpeller le futur et à lui déconseiller le mariage :

— Vous voyez mademoiselle ! Eh bien ! elle vous trompera, c’est fatal ! Elle vous paraît un ange de candeur : mensonge ! Au fond de toute femme, il y a un monstre, etc… »

Nous n’avions peut-être pas tort de compter sur un effet. Oui, mais… nous avions oublié un jeu de scène, imaginé pendant les répétitions et sur lequel on avait peu à peu renchéri, le trouvant divertissant. Un tuyau de poêle, qui avait été descellé au commencement de l’acte, se trouvait par hasard sous la main d’un des personnages, qui s’en emparait machinalement et, machinalement encore, le passait à un second, qui le repassait à un troisième et ainsi de suite. Je sentis tout à coup le danger :

— Supprimez le tuyau ! criai-je, de la coulisse.

Peine perdue ! Le malencontreux tuyau, une fois sa ronde commencée, la continua jusqu’au bout. Ce fut le coup final. Le Peau-Ronge de Saint-Quentin se joua tout juste deux fois trois quarts. A la troisième représentation, il fallut baisser le rideau avant la fin du quatrième acte.

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