Page:Variétés Tome I.djvu/128

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

vellez les secrets cachez au reste des hommes ; par elle, les trois roys orientaux eurent l’honneur d’adorer des premiers le Sauveur en sa chreiche ; c’estoit l’exercice des premiers anachorettes, et les apostres n’eussent eu jamais le don des langues qu’abreuvez de ceste ancienne et venerable discipline.

Ô blasphèmes ! ô impietez ! ô monarques ! ô magistrats ! laisserez-vous toujours ces monstres sur la terre ? Ces diables incarnés, ces criminels de lèze-majesté divine, pollueront-ils tousjours impunement le ciel et la terre de leurs sorcelleries ?

Et, Louys le Juste, sera-il dit qu’en la metropolitaine de vostre royaume, à la barbe du plus auguste de voz parlemens, sejour ordinaire de Vostre sacrée Majesté, tels endiablez ozent jetter leurs envenimées racines pour y commencer le règne du fils de perdition ? Est-il point parvenu jusqu’en vostre Louvre le bruit commun des frères de la Rosée-Croix, bande infernalle, mortes payes de Sathan, brigade abandonnée, sortie de ces derniers temps des manoirs plutonniques pour achever de corrompre un tas de desbauchez qui courent le grand galop aux enfers, et dont les brutalles actions font voir combien peu ils estiment le salut de leurs ames ?

Je raconteray icy deux histoires prodigieuses sorties de la boutique de ces nouveaux academiques, tesmoignées par plusieurs personnes dignes de foy.

Deux de ces rustres furent trouver l’un des premiers directeurs des fleurs de lys, dont la consommée doctrine et probité de mœurs sont les deux chandelliers d’or tousjours luysans devant l’image