Page:Variétés Tome I.djvu/137

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

S’est presenté le sieur Montmor, le Grec6, requerant pour monsieur le P. de N.7 qu’il plaise à la compagnie de declarer que le françois du dict sieur P. de N. est de bon debit. — R. Soit communiqué à l’imprimeur Estienne.

S’est presentée la dame marquise de M.8, requerant que, pour eviter les occasions de mal penser que donnent souvent les parolles embiguës, le mot de conception ne soit tenu pour françois qu’une fois l’an, et ce seullement à cause de l’epithète immaculée, et que, pour le surplus de l’année, à yceluy mot de conception soit subrogé celuy de penser. — Monsieur le president à demandé à ladicte dame en quel nom elle procedoit, et elle a repondu qu’elle requeroit seullement de son chef ce qu’elle croyoit importer à la pureté de la langue françoise. — R. La requerante fera apparoir de procuration de toutes les parties ayans interests à sa requeste, et ce dans huictaine pour tout delay, à peine d’estre deboutée.

S’est presenté Richard de Sainct-Felix, sieur de la Serre, fondé en procuration de tous les couchez sur l’estat de volerie, requerant que le vol ne fust pas


6. P. de Montmaur, le fameux parasite tant moqué par Ménage, dont Sallengre a donné l’Histoire satirique, 2 vol. in-8, 1715. On l’appeloit Montmaur le Grec depuis qu’il avoit succédé au P. Goulu dans la chaire de professeur royal en langue grecque.

7. Peut-être faut-il substituer l’initiale M à celle-ci, car je pense qu’on veut parler ici du président de Mesmes, chez qui Montmaur avoit plein accès, et qu’en bon parasite il flattoit, même dans son mauvais langage.

8. Nous ne savons quelle est cette prude marquise.