Page:Variétés Tome I.djvu/154

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nous fismes voille, allans à l’encontre de nos ennemis, ayant le vent en pouppe. Ce que voyant, l’admiral espagnol en fut fort estonné ; mais nous approchasmes fort près d’eux, de telle façon que nostre admiral et le navire nommé l’Unité de Encuise6 s’en allèrent aborder l’admiral espagnol, le cramponnant chacun d’un costé, et posèrent incontinent leurs encres et tirèrent leurs canons dans iceluy si courageusement et furieusement qu’il y avoit du plaisir à le voir. Nostre vis-admiral, avec un autre de nos navires, abordèrent aussi le vis-admiral d’Espagne chacun à un costé. Nos autres huit navires, en ces entrefaites, se battoient sy vaillamment et furieusement parmi la flotte espagnolle que la mer devint rouge du sang des Espagnols. Le combat ne dura pas demie-heure que l’admiral des Espagnols fut coullé à fonds, et le feu fut mis dedans le vis-admiral, qui brusloit ; ce que voyant, nostre vis-admiral s’en alla attaquer un autre navire espagnol, lequel il accommoda de telle façon qu’il coulla aussi à fonds. Tous nos capitaines se deffendoyent courageusement comme des lions, et l’on ne voyoit personne avoir aucune crainte. Le combat ne durit pas deux heures


faite on faisoit une victoire. L’attaque de Lima fut en effet un échec pour les Hollandois. Ayant perdu leur amiral Jacques Lhermite, que sa maladie emporta le 2 juin 1624 en vue de Callao (Decker, pag. 71), ils se contentèrent de brûler un certain nombre de vaisseaux espagnols ; puis ils quittèrent ces parages en suivant la côte jusqu’à Acapulco.

6. Ce nom ne se trouve pas dans la liste des onze vaisseaux donnée par Decker aux premières pages de sa Relation.