Page:Variétés Tome I.djvu/168

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lieüe françoise, pour empescher qu’il ne puisse y aller ny venir chose quelconque, tant à l’advantage de ceux de la ville que au detriment et prejudice de nos gens, tellement que il nous fault entrer en ceste bonne et saincte esperance que le vertueux duc de Savoye, moyennant l’ayde de Dieu, pourra, par trait de temps, venir à bout de ses très heureux desseins à son advantage et au dam des Genevois, lesquelz veritablement semblent presque vouloir declarer la guerre au Dieu vivant, non plus ny moins que jadis les enfans de la terre taschèrent par trop temerairement d’extorquer le sceptre des mains de Jupiter, amasser montagnes sur montagnes, et tout ce que nous esperons de ce vertueux prince, nous le devons par mesme moyen esperer des autres princes catholiques et zelez, lesquels nostre Dieu a choisis pour la defense de la saincte religion, sur la fidelité desquels reposons, nous disans avec David : Il est bien vray que nos ennemis pourront faire quelques bresches aux murailles de nostre fort, et que nous y aurons des assaux terribles ; mais ils ne le pourront forcer, car avec nous defendra la brèche l’ange invincible, lequel eut victoire sur les Assyriens et les mit en route (2, Paralipo., 32), lequel pareillement seul mit à mort cent quatre vingts et cinq mille hommes de l’armée du roy Sennacherib (des Rois, 19), et se faut attendre que le vaillant capitaine lequel deffit la superbe et espouvantable armée en la mer Rouge y combattra avec nous (Exod., 14). C’est le


le baron de la Serra, s’étant retiré lui-même avec son armée delà les monts. » Id., pag. 84–85.