Page:Variétés Tome I.djvu/213

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— Plaidez.

— Monsieur le lieutenant, je plaide pour un honeste gentilhomme qui est icy present, homme d’honneur et plain de commoditez, vivant de ses rentes et revenus, comme il nous a dict, qui a une juste plainte à vous faire, qui est que toutes et quantes fois qu’il passe par la vieille ruë du Temple, le perroquet d’une certaine maison, qui est sur la fenestre, l’appelle macquereau, qui est une injure atroce et scandaleuse. C’est pourquoy, outre qu’il demande reparation contre le maistre ou maistresse de la maison, requiert que le perroquet soit mis sur la ruelle, où il ne passe personne, et où certaines gens demeurent que l’on ne cognoist point.

— Monsieur, levez la main. Par le serment que vous avez fait, dictes : De quel pays estes-vous ?

— Je suis Gascon, monsieur.

— Où demeurez-vous à present ?

— Pardieu ! qui çà, qui là, rien d’asseuré.

— De quel estat estes-vous ?

— Advoué de monsieur d’Espernon.

— Avez-vous rentes ou pignon sur ruë pour vivre ?

— Non pas.

— De quoy vivez-vous doncques.

— Que diable ! faictes-moy justice, et ne vous enquestez point tant ; cela n’est pas ma cause.

— Escrivez, greffier.

« Le perroquet est reputé avoir dict vray, et le maistre de la maison absous. »

Un autre.