Page:Variétés Tome I.djvu/232

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Des inutiles ornemens,
Des Poincts, Dentelles, Passemens,
Qui, par une vaine despence,
Ruinoient aujourd’huy la France,
Leurs vains efforts et le depit
Qu’elles conceurent de l’edit
Lequel, l’an mil six cent soixante3,
Rendit chacune mecontente ;
De plus, leurs imprecations,
Leurs belles resolutions,
Les desseins de chacune d’elles,
La conversion des Dentelles,
Qui vouloient par devotion
S’enfermer en religion,
Lors qu’une pauvre malheureuse,
Qu’on appelle, dit-on, la Gueuse4,
Sans en craindre le dementy,
Leur fit prendre un autre party,
Où, dès lors qu’elles consentirent,
Bientost après se repentirent



3. Cet édit porte la date du 27 novembre 1660 ; c’est le même dont Molière a dit par la bouche de Sganarelle :

Oh ! trois et quatre fois béni soit cet édit,
Par qui des vêtements le luxe est interdit !
Les peines des maris ne seront pas si grandes,
Et les femmes auront un frein à leurs demandes !
Oh ! que je sais au roy bon gré de ces descris
Et que, pour le repos de ces mêmes maris,
Je voudrois bien qu’on fît de la coquetterie
Comme de la guipure et de la broderie.

4. Dentelle unie, qui devoit à sa simplicité le nom significatif qu’elle portoit.