Page:Variétés Tome I.djvu/234

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Et nous en aller bien et beaux,
Pour n’estre pas mis en lambeaux.
Ne croyez pas que je me rie ;
Il faut revoir nostre patrie,
À mon gré fort pauvre ragoust,
Pour estre le baille-luy-goust
D’un mary de qui l’œil sevère
Redoute toujours l’adultère,
Ou nous serons mis en prison
Dans quelque maudite maison.
Et toi, pauvre Poinct de Venise,
Tu dois craindre pour ta franchise,
Et que t’en retournant sur mer,
Par un malheur bien plus amer,
Un corsaire, ou bien pis encore,
Ne te traitte de Turc à More ;
Que peut-estre dans le serrail,
Où le jour par un soupirail
Vient le long d’une sarbatane,
Tu ne serve à quelque sultane,
Qui peut-estre, pour ton malheur,
Sera femme du Grand-Seigneur.
Encor si ce coup de tonnerre
Nous fût venu durant la guerre6,
Peut-estre, ma foy, qu’en ce cas



à la fin du XVIe siècle (V. Le vray theatre d’honneur et de chevalerie, 2e partie, chap. XL, p. 502), et dura pendant tout le XVIIe. (V. Mémoires de Saint-Simon, édit. in-8º, t. 4, p. 286, année 1704.)

6. Le traité des Pyrénées, signé l’année précédente, avoit mis fin à la guerre avec l’Espagne.