Page:Variétés Tome I.djvu/237

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Et j’y ai veu plus d’une duppe

Aussi bien que quand j’estois juppe.

Là-dessus, une grande Dentelle d’Angleterre, prenant la parole, dit :

Compagnes, mes chères amies,
Après toutes ces infamies,
Qui doivent bien crever le cœur
À toutes Dentelles d’honneur,
Cette infortune sans seconde
Me fait bien renoncer au monde,
Et me fait connoître assez bien
Que l’éclat du monde n’est rien,
Ce n’est qu’un vent, qu’une fumée
Eteinte plustost qu’allumée,
Et qui, dans chaque occasion,
Se changent en illusion ;
Ses faveurs ne sont que des songes.
Hélas ! qui peut de ces mensonges
Vous rendre compte mieux que moy ?
J’habitois la maison du roy,
J’ai veu toutes ces momeries,
Que l’on nomme galanteries
Au royaume des beaux esprits.
J’ai veu ceux qui gagnent le prix :
Ces grands debiteurs de fleurettes,
Souvent caboches très mal faites,
Debitent d’un air surprenant
Des mensonges à tout venant.
Vous autres, belles Broderies,
Vous avez de ces menteries
Entendu, je pense, ma foy,