Page:Variétés Tome I.djvu/239

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conscience n’est pas permise ; et je trouve que pour le peu qu’elle avoit habité en France, qu’elle n’y avoit pas fait un petit progrès. Sa harangue entra si avant dans l’esprit de ses compagnes et les persuada si fortement, qu’elles ne songèrent plus à leur liberté, et qu’elles ne pensèrent plus qu’à faire un bon usage de leur disgrace. Mais les Dentelles de Flandre, ne pouvant pas souffrir une si rude reforme, se contentèrent d’obeir seulement à la rigueur des lois et de se cacher pour jamais aux jeux des hommes. Pour cela elles acceptèrent un party que l’on leur vint offrir de la part des filles ; et, comme elles avoient toujours lié une etroite amitié ensemble, elles ne purent se resoudre de les abandonner, et quelque chose que l’on put dire pour les en detourner ne leur put faire changer la resolution qu’elles avoient prise de se mettre au bas de leurs chemises, quoiqu’on les eût averties que, si ..... qui veut entièrement purger l’Estat de toutes ces superfluitez, les y trouvoit, pour la première fois, on ne repondoit pas de ce qui en arriveroit ; mais que, s’il les y rencontroit pour la seconde fois, elles devroient s’asseurer qu’il les feroit mettre en pièces. Tout cela ne leur put faire changer de pensée ; ce fut plus-tost un aheurtement qu’une resolution, et il n’y eut que le dessein d’estre rebelles quy leur put faire abandonner celuy qu’elles avoient pris de se loger en un poste si avantageux, où elles croyoient estre à l’abry des insultes et des insolences des hommes. Pour les Broderies, elles en voulurent faire chacune à leur teste. La lesine en fit resoudre quantité de devenir ameublements ; d’autres, plus pieuses, prirent