Page:Variétés Tome I.djvu/246

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ment, on leur promit que, si le parti demeuroit victorieux, pas une de toutes celles qui se seroient employées pour leur service ne pendroit plus qu’à des baudriers en broderie ; qu’on les feroit toutes damasquiner à la mode, et qu’elles ne coucheroient plus que dans des fourreaux parfumés. Les Poincts mesme leur promirent, de leur part, de les mettre en si haut credit auprès des dames, qu’elles passeroient desormais, aussi bien que les plumes, pour l’ornement le plus surprenant et le plus avantageux pour leur plaire.

On dit que quelqu’une d’entre elles,
Qu’on disoit venir du Marais,
Leur apprit aussi des nouvelles
De leurs amis les Pistolets.
Tout aussi-tost, de haute lute,
À l’instant même l’on depute
Vers ces ennemis de la paix ;
On les asseura desormais,
Quelque chose qui pût leur plaire,
Tout au moins de les satisfaire ;
Que, s’ils aidoient à les venger,
Et les tiroient de ce danger,
Pour plus grande reconnoissance,
On ne les chargeroit, en France,
Qu’avec des poudres de parfum,
Et quelques anis de Verdun.

Il ne fallut pas grande eloquence pour persuader les Pistolets d’accepter un semblable party. La misère où ils estoient les y fit bien-tost resoudre ; et, comme ils ne voyoient aucune ressource d’autre