Page:Variétés Tome I.djvu/253

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siderable, elle s’estoit renduë maistresse de la Foire de Saint-Germain ; mais qu’il luy estoit defendu d’en ouvrir les portes publiquement jusques au troisième de fevrier, et que cependant il faudroit faire marcher toutes les trouppes et garnir la place de toutes sortes de munitions. Ce dernier advis les emporta tout d’un coup ; on se resolut que l’on demeureroit dans Paris ; que l’on tiendroit toujours l’armée en bataille, de peur d’être surprises ; que l’on feroit tous les jours des sorties considerables, et que par ce moyen on pourroit se menager sans rien craindre. Là-dessus on donna les ordres necessaires à toutes les trouppes, et on ordonna qu’elles fileroient petit à petit, et que, sans faire aucun bruit, elles se rendroient dans la place ; ce qui fut executé ponctuellement jusqu’au troisième de fevrier, auquel jour le generalissime Luxe, avec la Superfluité et le Vain-Orgueil, qui ne l’abandonnoient jamais, leur firent faire la revue et les rangèrent en bataille, comme vous verrez par la suite.

Mais pendant que ce jour viendra,
Abandonnons un peu la prose
Et discourons sur autre chose ;
Parlons de ce qu’il vous plaira.

Par le dieu qui lance les flames,
Dites-moy pourquoy vos attraits
Ne seront-ils faits tout exprès
Que pour faire enrager nos âmes ?

Vous, pour qui cent cœurs, chaque jour,
Souffrent mille cruelles gehennes,