Page:Variétés Tome I.djvu/264

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

bergers, ne pouvant paroistre à la cour ny s’elever à de plus hautes conquestes.

Ces considerations le portèrent à rompre la partie qui s’estoit liée, et, pour le faire de meilleure grace, il s’avisa d’offrir luy-mesme aux Passemens d’employer le credit qu’il avoit à la cour pour leur restablissement, les priant de se reposer sur luy du soin et de la conduite de cette affaire ; que la reconnoissance des services qu’ils luy avoient rendus jusques icy l’obligeoit à l’entreprendre, et qu’il ne doutoit pas d’y pouvoir reussir, pourveu qu’ils ne precipitassent rien et qu’ils se gardassent d’irriter la cour de nouveau par leur desobeissance.

Lors, considerant meurement
L’effet de son engagement,
Et que, s’il les vouloit defendre,
Au lieu de leur faire faux bond,
L’utilité qu’il pouvoit prendre,
S’engageant pour eux tout de bon,
Le petit dieu, plein de finesse,
Resolu de les servir mieux,
S’adressa, d’un air plein d’adresse,
Au plus galant des demy-dieux.

Ce n’estoit pas d’aujourd’huy qu’il avoit de secrettes pratiques avecque luy ; ils avoient toujours tant d’affaires ensemble qu’ils sembloient ne se pouvoir passer l’un de l’autre ; mais l’occasion luy estoit d’autant plus favorable qu’il venoit tout de nouveau de le faire ouvertement declarer de son party, en sorte qu’il avoit tout lieu d’esperer un succez favorable à