Page:Variétés Tome I.djvu/336

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tost de cheval, et, s’estant approché d’elle sans luy faire de grands complimens, il luy donna la main, qu’elle baisa, et la conduisit dans un pavillon de velours rouge tout couvert de clinquant d’or, où ils devisèrent ensemble une bonne heure et demie, après laquelle le prince sortit de là avec sa maistresse, laquelle il fit monter dedans un carrosse de velours cramoisy brodé d’or ; luy monta à cheval et s’en retourna dans la ville en bel ordre, à la teste de toutes ses trouppes, où devant lui paroissoient douze chevaux aussi richement enharnachez qu’il est possible de descrire, menez en main par douze esclaves ; deux elephans les suivoient, d’une prodigieuse grandeur, couverts de velours cramoisy en broderie d’or eslevée, où estoient depeintes toutes les actions les plus remarquables qu’avoit jamais fait le prince en toutes ses guerres.

En cest apareil entra ce grand guerrier dans la ville, et ensuitte la princesse, sa maistresse, avec madame la duchesse de Bronsvich, sa sœur, qui estoit dans un carrosse de velours cramoisy, avec des clinquans d’or et d’argent aussi bien dehors que dedans.

À leur suite il y avoit cent cinquante coches à la mode du pays, couverts de cuir rouge, tirez chacun par six chevaux, et conduis par deux cochers, vestus d’escarlatte, chamarrez de passement d’or ; deux cens cavaliers suivoient après, aussi vestus d’escarlatte, avec du passement d’or, et autre grand nombre de noblesse, qui n’avoit rien espargné pour paroistre à un jour si solennel.

Il se remarque particulierement que le mareschal