Page:Variétés Tome I.djvu/87

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par là ; mais je vous prie de me monstrer et prouver que Ponthoise a esté quelquesfois subject à d’autres evesques qu’à celuy de Rouen.

Pontoise. Il est facile de le prouver par ce que nous avons dict jà cy devant ; neantmoins, s’il vous plaist, je vous diray encore un petit mot, moyennant que je ne vous attedie de parolles.

Paris. Non, certainement ; ains suis fort consolé de vous ouyr. Mais hastons-nous d’aller en devisant, car il est dejà tard ; je vois bien qu’il me faudra loger aux Deux Anges.

Pontoise. C’est un bon logis pour les gens de bien, et non pour les huguenots.

Paris. Dieu mercy, je ne suis pas huguenot, et ne le voudrois pas estre pour tous les biens de ce monde.

Pontoise. Je ne voulois sçavoir autre chose ; mais je n’osois ouvrir la bouche pour le vous demander.

Quand donc vous irez demain le matin à l’église Sainct-Maclou pour ouyr la messe, vous oyerez chanter la messe et les heures canoniales selon l’usaige de Paris, ce qui se faict non seulement en cette ville par toutes les paroisses, mais aussy aux cinq villages de l’environ.

Paris. C’est chose merveilleuse, de quoy plusieurs s’esbahissent, et est par là à presumer que vous n’estes pas subject à l’eglise metropolitaine de Rouen, ains avez esté autres fois subjectz de l’evesque de Paris. Mesmement estes subjectz à nostre parlement de Paris, et non à celuy de Rouen5 ; car quand il y a


5. Tout étoit complexe, il est vrai, dans l’administration de la ville de Pontoise. Ainsi, tandis qu’elle dépendoit du