Page:Variétés Tome III.djvu/138

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Que le Cormié recelle en ses caves secrettes13,
Tu passeras bien-tost ces antiques prophètes

Qui sauvèrent leur nom de la nuit du tombeau.

Bien que dessus les bords d’une vive fontaine
Les Muses ay’nt choisi leur demeure certaine,
Les fines qu’elles sont pourtant n’y boivent pas.

Là, soubs des lauriers verds, ou plutost soubs des treilles,
Le vin le plus friant preside en leur repas,
Et l’eau n’y rafraischit jamais que les bouteilles.

Fantasie sur des diverses peintures de Priape.

Sonnet.

Sur les rives de Seine une jeune Dryade,
Lasse d’avoir reduit un sanglier aux abois,
Se reposoit un jour à l’ombrage d’un bois,
Sans craindre le peril d’une fine embuscade.

Priape, qui la vid, fut pris de son œillade,
L’arreste et veult sur elle attenter ceste fois ;
Mais elle, qui resiste aux amoureuses loix,
Desdaigne cet amant si laid et si maussade.



13. Fameux cabaretier dont Saint-Amant a dit, dans sa pièce des Cabarets :

Paris, qui possède un cormier
Qui des arbres est le premier.

Sa maison, qui avoit pour enseigne parlante l’arbre dont il portoit le nom, se trouvoit près de Saint-Eustache. V. notre Histoire des hôtelleries et cabarets, t. 2, p. 322–324.