Page:Variétés Tome III.djvu/223

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Il ne faut pas aller bien loing,
Mais seullement au port au foing :
En peu de temps vous l’apprendrez,

Et vrai narquoy en retiendrez.

Je fus là longtemps arresté
Et par ces chansons retardé
De continuer mon chemin,
Jusques à ce qu’un mien voisin,
Quy avoit ouy tous ces desbats,
Me dit : Eh bien ! n’es-tu pas las
De tous ces cocus escouter
Et leur verité raconter ?
Un vray cocu en cocuage
Se dit maintenant le plus sage ;
C’est le jouet de maintenant
Et de plusieurs le passe-avant18.
Tu les vois souvent par les rues
Cheminer hault comme des grues,
Contrefaisant les gens de bien,
Car toutes fois ce n’en est rien.

Lors les cocus, sans plus rien dire,
Chacun en son nid se retire,


par notre ami M. de Montaiglon, dans son recueil de Poésies du XVe et du XVIe siècle, sous le titre de le Valet à tout faire, est intitulée, dans une autre édition, le Mathois ou marchand meslé. V. Ch. Nodier, Nouv. mélanges d’une petite biblothèque, nº 583. — On appeloit aussi les matois enfants de la mate. V. Cotgrave, Moizant de Brieux, Origine de quelques coutumes et façons de parler, p. 15, et les Aventures du baron de Fæneste, liv. 3, ch. 1er.

18. Laissez-passer que les douaniers donnent aux marchands et voituriers.