Page:Variétés Tome III.djvu/295

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Pour se vanger des maux d’un element vainqueur

Et dissiper l’ennuy d’un general naufrage.

Sans ce fruict, je serois ainsi qu’un corps sans ame,
Qu’une ame sans esprit, qu’un esprit sans raison,
Qu’un debile arbrisseau planté hors de saison,
Et qu’un fidele amant eloigné de sa dame.

C’est par luy que je règne et regis les puissances
De l’homme, qui se dit le roy des animaux ;
Par luy je suis l’arbitre et des biens et des maux,
Des noises et des ris, des combats et des danses15.

Sonnet sur le mesme sujet.

Quand, par un double effort d’adresse et de courage,
Promethée enleva du haut du firmament
Ce qu’avoit de plus pur le plus noble element
Afin de donner vie à sa nouvelle image,

Il vid proche d’un muid plein de fort bon breuvage
Bacchus, tout jeune encore, estendu plaisamment,
Assoupy de vapeurs, ronflant profondément,
Sans seucy des mortels et sans crainte d’outrage.



15. Nous dirons, pour en finir avec ce livret, qu’il a été mis en prose, sous le titre de la Pièce charmante du cabinet découverte. (Moreau, Bibliographie des Mazarinades, t. 1, p. 15.)