Page:Variétés Tome III.djvu/31

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gré la mort, passer victorieux la barricadde, le retranchement, le boulevert, quoyque munis d’hommes furieux quy devroient plus tost enjandrer la craincte que la hardiesse. Aussy est-ce nécessaire d’effacer de l’histoire ceste qualité donnée à Loys unze, duquel on dit avoir mis les roys hors de page, et la transférer à Louis XIII, quy, sans user d’astuce et de finesse comme jadis Loys unze, sed cum manu potenti et brachio excelso, a remis en son obeissance six provinces3 dans son royaume en deux ans, possedées de force par les rebelles de la religion, par une authorité suprême et contre l’advis de la plus part des peuples, qui croyoient qu’il estoit impossible d’executer telle entreprise.

Des Batimens des roys.

Et des bastiments des anciens roys, quoy ? Seroit-il besoin de produire pour preuve de leur petitesse les lettres-patentes d’un roy, données en son chasteau des Porcherons4, près Montmartre, quy est une petite maison à present possedée par un bourgeois de Paris ?


3. Ces six provinces plus ou moins revenues à l’obéissance du roi sont la Guienne, le Languedoc, le Poitou, la Saintonge, qui s’étoient soulevées pour cause de religion, puis l’Anjou ainsi que l’Angoumois, où la disgrâce de la reine-mère avoit excité des troubles.

4. Le château du Coq ou des Porcherons ne fut jamais une résidence royale. Les rois s’y arrêtoient seulement, comme