Page:Variétés Tome III.djvu/48

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On verra bien clair se on lit par les histoires anciennes que les officiers des cours souveresnes, bourgeois et financiers, ayent, à la necessité de la guerre, fait toucher à leur roy, en trois mois, dix millions de livres comptant par l’achat de nouveaux offices46 et aliénation de domaine, comme nous l’avons veu ces jours passés, par le moyen desquels Sa Majesté a restauré son Estat, espouvanté ses rebelles, regaigné ses villes et rendu un peuple furieux souple comme un gant.

Des Hommes doctes et de la Religion.

Je suis contrainct de confesser qu’au temps passé il y avoit de doctes personnages quy ont monstré leur science en public aux concilles. Je ne pourrois les mespriser sans faillir ; mais tout ainsy que les propositions et allegations contraires à la doctrine de l’Eglise estoient legères au respect de ce que les heretiques ont inventé depuis et mis par escrit, aussi la solution en estoit plus facile ; et si quelle peyne avoit-on pour trouver ces doctes-là, l’un appelé du Lionnois, l’autre de Paris, l’autre d’Angleterre, quelsques uns tirez des monastères, et, ainsy assemblez,


46. Allusion à ces ventes d’offices que Chalange et les autres partisans faisoient décréter, et dont ils partageoient les profits avec les ministres. V. notre édition des Caquets de l’Accouchée, p. 183, 241, 258.