Page:Variétés Tome III.djvu/64

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s’en faut. Cela monstre l’abondance de toutes choses au royaume, la subtilité des esprits, la facilité d’avoir ses commoditez sans avoir affaire à tant de personnes, et si d’avantage et par un bel ordre qu’il est aisé d’y apporter, on peut facilement nourrir les indigents, parceque la richesse y est.

Des Hommes de bonne conscience en notre temps.

Et bien ! bon homme de l’antiquité, avec vostre robe courte de marchand, vostre petit saye de drap, vostre gibecière, vos pantouffles de pantalons78 et vostre barbe de Melchisedec, sur quoy fonderez-vous maintenant vos raisons pour nous reprocher vostre temps ?


nement, à tant par année. « Le sieur Fournerat, marchand fripier sous les piliers des halles, est-il dit dans le Livre commode des adresses (1691), entretient bourgeoisement et honnêtement d’habits pour quatre pistoles par an. »

78. Sorte de caleçons ou hauts de chausses à pieds auxquels tenoient les pantoufles. Le Pantalon des farces vénitiennes avoit mis cet habillement à la mode. Il étoit suranné alors, mais nous l’avons remis en usage avec son premier nom. Furetière se moque des procureurs qui y étoient fidèles de son temps. Il dit, dans sa satire le Jeu de boule des procureurs :

Je vois dans leurs habits les modes surannées.
.  .  .  .  .  .  .  .  .  .  .  .  .  .  .  .  .  .  .  .  .  .  
Tel a le chapeau plat, tel autre l’a trop haut ;
Tel a talon de bois, tel soulier de pitaut ;
Tel haut de chausse bouffe, et tel serre la cuisse ;
L’un tient du Pantalon, et l’autre tient du Suisse.