Page:Variétés Tome IV.djvu/15

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à Jan-qui-ne-Peut, le diable seroit bien aux vasches. Or, pour le bien choisir, je serois de l’avis du sieur Desportes en ces Stances du Mariage, qui dict :

Il faut un bon limier, penible et poursuivant27,
Nerveux, le rable gros et la narine ouverte,
Quy roidisse la queue et l’alonge en avant
Sitost qu’il sent la beste ou qu’il l’a descouverte.

Non pas des petits darioletz28 effeminez, à quy leurs femmes sont contrainctes dire, peu de temps après qu’elles sont mariées : Jan, ne trouvez pas estrange que, si ne faites mieux qu’avez faict ces jours passez, je mettray un autre à vostre place. Voilà, en somme, mon amy, comme il y a beaucoup de cornards par leurs fautes.

Quiconque se veut marier et s’employer à son devoir, il faut qu’il soit d’un age mediocre, fort et bien sain en tous ses membres, bonne veüe et point subject à ce reproche, pourtant lunettes, d’estre banni du bas mestier, comme disoit un jouvenceau de ce temps :

Veillard quy portez des lunettes,
Retirez-vous loin des fillettes,
Et permettez-nous que l’amour
De chacun se serve à son tour :
Car, si vous prenez ma maistresse
Pour vos biens et vostre richesse,


27. Cette stance ne se trouve pas dans l’édition de Des Portes par Raphael du Petit-Val.

28. V., sur ce mot et sur ceux de daron et dariolette, une note de notre tome 3, p. 145.