Page:Variétés Tome IV.djvu/239

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les armoiries d’iceux et de vous, mes confrères, derrière mon dos3, ce qui occasionnoit plusieurs de ceste qualité de se fascher en eux-mesmes et de battre leurs femmes, ou les laisser battre par le bas à ceux qui vouloient entreprendre telle besoigne. Sur lequel donné à entendre j’aurois esté desmis et depossedé de l’honnorable charge à laquelle j’avois esté esleu, bien que je m’y sois gouverné avec telle modestie que je ne pense avoir donné subject à quelque muet que ce soit d’en parler, la faulte ne debvant estre imputée à moy s’il y a eu quelques bourses couppées à mes spectateurs, m’ayant esté impossible, à cause de la multitude du peuple dont j’ay esté tousjours entouré, de prendre garde sur un chascun ; aussi que, les appercevant, je n’en osois dire mot, de craincte qu’ils me jettassent en la rivière, cela leur estant facille, ou me feissent quelque autre tour irreparable, ce qui servira de responce aux deux vers suivans, que nos ennemis ont proposé contre mon integrité, qui sont :

Aussi qui souffre un crime estre faict par autruy,
S’il le peut empescher, offence autant que luy.

Car avec raison on ne me peut accuser d’avoir eté adherant à leurs mesfaitz et larcins, puis que la verité est que je n’ay oncques participé à iceulx, et ne


3. Allusion aux crochets que les crocheteurs portent sur leur dos, et dont la forme, assez semblable à celle des ailes d’un ange, étoit cause qu’on les appeloit Anges de Grève. V. sur cette expression populaire la citation d’un passage de l’Eugène de Jodelle, à la p. 179 de notre t. 3.