Page:Variétés Tome IV.djvu/25

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Il estoit bon naturaliste :
Il avoit une longue liste
Des postures de l’Aretin ;
Il sçavoit toute la caballe,
Et, monté sur une cavalle,
Se panadoit en saint Martin.

Pour lui servir de medecine,
Il mangeoit la chaude racine,
Du plus friand satyrion ;
Il portoit un livre assez large
Où l’on voyoit escrit en marge
Les coyonnades du Coyon8.

Sa suitte est de gens d’escritoire
Quy cachent d’une robbe noire
Un venin d’infidelité,
Et quy, comme des chatemites,
Attrapent les grosses marmittes,
Et tout cela par charité.

Vous eussiez veu ceste canaille,
Baillant comme un huistre à l’ecaille
Et portant un petit collet,
Aprendre à ceux de la pratique
Le secret de la rethorique
Pour faire un tour de bon vallet.

Ils babillent comme des pies,
Ils vollent comme des harpies,


8. C’est ainsi qu’on appeloit Concini, par le nom qu’il avoit lui-même donné aux Italiens à sa solde, coglioni di mila franchi, comme il disoit. (Tallemant, édit. in-12, tom. 3, p. 190.)