Page:Variétés Tome VI.djvu/178

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Le bien d’autrui tu ne rendras, et garderas à ton escient.

Faux temoignage tu diras, et mentiras adroitement.

L’œuvre des mains tu n’oublieras, pour derober finement.

Les biens d’autrui tu convoiteras, pour les avoir injustement.

L’œuvre de chair tu desireras, et accompliras avec le tems.

Des œuvres de misericorde du Normand.

D. Combien le Normand a-t-il d’œuvres de misericorde ?

R. Sept, sçavoir : trahison, flaterie, gourmandise, larcin, mensonge, envie et imposture.

D. Si le Normand n’observe ces dix commandemens et ne fait ces œuvres de misericorde, qu’en sera-t’il ?

R. Il contreviendra aux maximes et aux inclinations de la nation normanique, et aux habitudes naturelles de ses ancêtres, et merite d’être estimé honnête homme.

D. Si tout ce que nous venons de dire est vrai, on ne peut avoir de confiance au Normand ?

R. Nullement du monde : car enfin, confiez-vous en lui, il vous trahit ; louez-le, il vous meprise ; meprisez-le, il vous adore ; et après tout c’est un lion à ceux qui le craignent, et une vraie poule aux genereux.

Je prie Dieu qu’il inspire au lecteur des sentimens contraires aux pensées de ce catechisme.