Et, si sainte Reine se pique,
Je prevois que Martot, Gayan et d’Alencé7
Auront cent fois plus de pratique
Qu’ils n’en avoient au temps passé.
Que de verole et que de peste !
La reforme des saints nous sera trop funeste
Si nous ne faisons pas notre paix avec eux.
Si l’on veut retrancher les festes de l’année,
Qu’on oste celles-là dont la veille est jeunée,
Je consens volontiers à leur retranchement :
Qu’on oste saint André, mais non pas sainte Reyne,
Car nous avons trop frequemment
Besoin de l’eau de sa fontaine8.
Des saints irritez contre nous,
On a pendu la feste au croc,
Et, cet esté dernier, il joua de son reste.
7. Célèbres médecins de l’époque. Le dernier eut un fils qui se ruina en expériences de physique. C’est ce fils que Boileau nomme dans sa 10e satire, v. 433 :
D’un nouveau microscope on doit, en sa présence,
Tantôt, chez d’Alenci, faire l’expérience.
Dans le Chansonnier Maurepas, au lieu des deux premiers qui sont nommés ici, l’on trouve Coladon et Lelarge.
8. Cette fontaine se trouve dans l’Auxois, au bourg d’Alise, qu’on appelle aussi Sainte-Reine, à cause de la sainte qui y fut martyrisée, et aux mérites de laquelle étoit attri-