Page:Variétés Tome VI.djvu/322

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dans nostre France qui vous sçauront bien punir selon vos demerites. Nous avons des acravanteurs2 de monstres aussi bien que l’antiquité. Puisque le capitaine est bas, la compagnie sera bientost mise en deroute. Voicy où vous devez vous mirer et apprendre que tost ou tard la justice se rend partie contre vos desportemens.

Le capitaine Carrefour estoit un soldat de fortune natif d’un village nommé Montigny-sur-Armanson, près Saint-Roque en Bourgogne, le père duquel estoit boucher et le voulut employer au labourage dès sa jeunesse ; mais il le quitta et fit profession de porter les armes et de frequanter la noblesse du pays, et, entre autres choses, il se rendit fort expert à manier un cheval, ce qui luy donna libre accez en plusieurs maisons de seigneurs et gentilshommes, qui luy pratiquèrent un mariage avec une damoiselle fille d’un pauvre gentilhomme nommé le sieur de Lantyl, demeurant à Bagarre, près Auxerre, où ledit Carrefour a demeuré quelque temps en assez bonne reputation, et acquist une petite maison proche le pont de Mailly, qui avoit esté bastie par un


pour les attraper. » Gouriet a aussi parlé de lui dans son livre : Personnages célèbres dans les rues de Paris, t. 2, p. 43–44, et nous connoissons une autre pièce ayant pour titre : La prise du capitaine Carfour, un des insignes et signalés voleurs qui soient en France, arresté prisonnier ès environs de Fontainebleau, avec un abrégé de sa vie et quelques tours qu’il a faits ès environs et dedans la ville de Paris, Paris, Jean Martin, 1622, in-8. Nous aurons à la citer dans les notes de celle-ci.

2. Massacreurs. Sur le verbe accravanter, V. t. 3, p. 230.