Page:Variétés Tome VI.djvu/57

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tion du dommage receu par monsieur de Peu de Credit (ainsi s’appelloit le gentil-homme), ceder au dict seigneur le champ dont avoit esté tirée la terre pour la confection de la dite poudre, si mieux je n’aymois estre pendu par les pieds et estouffé de fumée de foing mouillé, sauf mon recours contre ceux qui auroient fait jouer la saucisse10. Mal conseillé que je feus, je feis ce que plusieurs veaux eussent faict : je prestay obeissance à l’arrest avec moins de raison que le gentil-homme qui esclaira maugré luy l’audiance de vostre parlement en plein midy, ce mois de juillet dernier, et permis l’execution en estre faitte au gré de Monsieur, par deux notaires et quelques tesmoings qui m’aidèrent à la passation d’un contract de vente du dit champ, et faction de quittance par moy du prix dont estoit convenu. Ma mauvaise fortune ne s’arresta pas là : je suis adjourné un lundy gras après diner, à la requeste du docteur Fripesausse, se plaignant de ce que le jour precedant moy, Turlupin, estant en masque, aurois traicté injurieusement sa robe doctoralle et deffait deux plis d’icelle, pour reparation duquel tort il requeroit que je feusse condamné à les remettre en tel estat qu’ils estoient auparavant, et en tous les depens, dommages et interests par luy souffert, et à souffrir l’impertinence de la requeste ; assignation qui me convia d’honorer de quelques coups de poing le grouin de monsieur le sergent, qui ne manqua pas d’en charger son exploit ;


10. Petit sac de toile goudronnée rempli de bonne poudre qui servoit d’amorce pour les mines.